Cet ouvrage se propose d'éclairer l'une des mythologies européennes les plus célèbres, culturellement, symboliquement et historiquement : plus connue sous le nom de L'Or du Rhin, grâce à l'oeuvre du compositeur Richard Wagner, cette saga germanique fait directement écho à sa soeur aînée, L'Edda scandinave. Largement récupérée et instrumentalisée par l'Allemagne nazie, elle est retombée dans les ténèbres, après des siècles de lumière.
La traduction d'Emile dLe aveleye lui rend hommage, et, ici produited ans son intégralité, en permet une meilleure appréhension. Précédée d'une étude sur la formation des épopées nationales, on y retrouve tous les éléments qui font la richesse de la littérature en vogue, la Fantasy. L'oeuvre de J.R.R. Tolkien en est pétrie, tant il est vrai que l'imaginaire européen est imprégné depuis toujours par la Völsunga scandinave, et son corrolaire, le Niebelungenlied allemand. Cette traduction est LA référence concernant ce texte fondateur.
Aimer et comprendre la fantasy contemporaine, c'est (re)connaître ses sources d'inspirations premières : les épopées nordiques et celtes.
Plus encore, l'enjeu proposé par l'essai d'Albert Réville n'est-il pas de savoir ce qu'est l'histoire de l'Europe, à partir de ces références communes, de ses idéaux et de ses peurs ? Dans cette optique, remettre l'épopée des Nibelungen dans son contexte, loin du seul romantisme wagnerien, est éclairant.
Suivi d'un essai d'Albert Réville
Anseÿs de Gascogne est une chanson de geste composée au milieu du XIIIe siècle, vraisemblablement en Flandre francophone. Elle se propose implicitement (avec Yonnet de Metz et la Vengeance Fromondin) comme l'une des conclusions possibles de la Geste des Loherains, mais elle n'en respecte nullement l'intention, puisque les Lorrains y sont menés à leur perte. oeuvre d'un poète cultivé bien au fait des exigences formelles de la chanson de geste, elle intègre quelques développements non épiques (enchanteurs, légende du Bois de la Croix, etc.) - et laisse transparaître des intentions politiques en donnant la part belle au comte de Flandre et aux seigneurs du Nord au détriment du roi de France et des Lorrains.
Édition par Jean-Charles Herbin et Annie Triaud d'après le manuscrit Paris BNF fr. 24377 avec les variantes de tous les autres manuscrits.
La présente traduction d'Aiol permettra, nous l'espérons, de compléter notre édition du manuscrit, tout en offrant une lecture plus largement accessible de ce récit multiforme que Paul Zumthor, dans son Histoire littéraire de la France, a qualifié de « sorte de roman réaliste mi-satirique, mi-héroïque ». Aiol entreprend la reconquête des fiefs et des honneurs de son père Élie, injustement exilé par l'empereur Louis, à cause des calomnies du traître Makaire ; il assurera, dans le même élan, son statut de chevalier valeureux, après avoir quitté, naïf et pauvre, sa forêt natale. Ses aventures trépidantes et sans cesse renouvelées, nourries par une riche thématique, permettent à l'auteur de jouer sur plusieurs registres. La tonalité guerrière et violente de l'épopée tient, certes, une grande place, mais celle, plus sentimentale, du roman colore les amours contrariées du jeune héros avec Mirabel, la belle Sarrasine ; l'influence du fabliau se fait aussi sentir dans la part accordée au rire et à la dérision, quelquefois la plus grossière. La traduction, vers à vers, a tenté de refléter le rythme parfois heurté, mais allègre, de l'original de ce long poème.