« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre. » Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise qui fut exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit les dérives d'une époque et d'un microcosme littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.Un livre phénomène traduit dans vingt-deux langues et actuellement en cours d'adaptation cinématographique.D'une précision implacable, Le Consentement éclaire d'une lumière crue et glaçante cette zone grise dans laquelle se trouve un être sous emprise. L'Obs.Un conte noir des années soixante-dix. Un conte vrai. Transfuge.GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE DOCUMENT.PRIX JEAN-JACQUES ROUSSEAU.
Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l'époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l'un des hommes les plus connus de France.
Ça n'est pas ce qui s'est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s'est rencontrées, racontées, soutenues. On s'est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D.
« Quand je demande à maman de me raconter ma naissance, elle reste évasive. Tu es né sans pleurer. Dès que la sage-femme t'a mis dans les bras de ton papa, tu t'es recroquevillé et tu as hurlé de toutes tes forces. » Battu violemment par son père jusqu'à l'âge de huit ans, Mohamed Bouhafsi puise vingt ans après au fond de lui-même la force de parler. Dans un récit poignant, il dit la violence, les larmes, la culpabilité et la honte. Il dit la terreur d'un petit garçon, qui malgré tout, continue à vivre et à rêver sous les coups. Au fil des pages s'égrènent des moments de joie et émergent, de la voix de l'enfant meurtri, la lumière, l'espoir et le pardon. À travers ce témoignage, la volonté de l'auteur est d'être le porte-voix de dizaine de milliers d'enfants en détresse et de donner à chaque citoyen le courage de s'interposer.Éprouvant et indispensable. Télérama.Bouleversant. Le Huffington Post.
Pour la première fois, Cathy Glass accueille une jeune adolescente qui, craignant pour sa vie, a elle-même demandé à être placée. Le nouveau témoignage de la maman d'accueil qui redonne le sourire aux enfants maltraités que les services sociaux lui confient. Une autrice au lectorat fidèle.
Le cas n'est pas banal. Pour la première fois, la jeune adolescente que Cathy Glass va héberger a elle-même demandé à être placée en famille d'accueil pour fuir un environnement toxique.
Tilly, 14 ans, déteste son beau-père, Dave, parce qu'il abuse de sa mère qui n'arrive pas à le quitter. Mais Cathy apprendra bien vite que Dave couvrait aussi Tilly de cadeaux...
Voulait-il acheter son silence, ou obtenir ses faveurs ? Cathy n'est pas au bout de ses surprises pour protéger la jeune fille... Mais la tâche s'annonce compliquée.
Ce témoignage, récit poignant d'une maman de coeur hors du commun, rend hommage aux familles d'accueil et à tous les travailleurs sociaux qui se dévouent dans l'ombre pour redonner le sourire aux enfants que la vie a malmenés.
Le 17 janvier 2015, Chanel et sa soeur assistent à une fête sur le campus de Stanford. Quelques heures plus tard, Chanel se réveille dans une chambre d'hôpital : on lui explique qu'elle a sans doute e´te´ viole´e - ce que de pénibles examens confirment.
Son agresseur pre´sume´, Brock Turner, est un athlète prometteur soutenu par ses parents et dont la ligne de défense ne variera pas : la victime était consentante. Lors du verdict, Chanel, jusque-là sidérée et mutique, lit une déclaration qui restera dans les mémoires et contribuera à faire changer la loi.
Ce récit, qui questionne lourdement un système pénal conçu pour protéger les plus forts, marque surtout par le courage de la victime qui, grâce à lui, réussit à se réapproprier son identité. Entrelaçant douleur, résilience et humour, il est en passe de devenir un classique moderne.
En apparence, la petite Kim grandit au sein d'une famille heureuse. Son père est un professeur d'université, aux manières et à l'allure parfaitement respectables. Personne ne se doute du drame que vit la fillette derrière les murs de la maison. En privé, son père se transforme en un véritable bourreau, la rouant de coups, l'insultant et l'humiliant. Pire que tout, chaque jour, il abuse d'elle. Kim n'ose rien dire, même lorsqu'elle se retrouve enceinte de son père, car il a menacé de la tuer si elle révélait leur « petit secret »... Ce véritable calvaire va durer dix longues années. Après plusieurs tentatives de suicide, Kim va trouver le courage de dénoncer son bourreau et de témoigner devant un tribunal. Et c'est en brisant la loi du silence de l'inceste qu'elle a pu enfin commencer à reconstruire sa vie...
Survivre à l'inceste : le combat d'une jeune fille.
Un jeune homme pédophile. Une enfant de six ans victime d'un cousin, isolée dans son calvaire. La récurrence du traumatisme. L'aveuglement de l'entourage. Une histoire malheureusement trop banale mais une écriture qui prend au ventre, dont on ne sort pas indemne. Une sincérité rare.
L'adulte raconte à la troisième personne la petite fille qu'elle était puis analyse cliniquement les cicatrices de son présent. L'ouvrage se conclut sur une adresse à son bourreau.
Ce livre est salutaire pour les victimes emmurées dans une culpabilité infondée, pour les proches d'une victime qui n'osent pas parler, les amis de victimes qui ne savent pas comment les aider, les professionnels de la santé qui souhaitent découvrir une autre approche du sujet. Ce livre est une preuve que l'on peut se libérer de la prison dans laquelle le viol vous enferme à double tour. Le cheminement de l'écriture en témoigne, progressant vers la première personne du singulier, vers la reconnaissance du statut de victime, vers sa libération. Les mots s'alignent sans haine, sans virulence, avec uniquement chevillée au corps cette volonté de transmettre, d'être la chance d'autrui.
Une victimologue anime un groupe de parole qui rassemble des auteurs de violences intrafamiliale. En attente de jugement ou de réinsertion, ces hommes dévoilent peu à peu leur vécu, les certitudes qui les animent, parlent de leurs failles, de leur besoin de dominer et de punir, des amitiés qu'ils développent dans leur foyer spécialisé... Au fil des ateliers, confrontée à leurs expériences et à leurs propos parfois dérangeants, l'autrice s'interroge sur sa propre histoire. Qu'est-ce qui a pu la conduire à écouter ces bourreaux ? Qu'en est-il des violences qu'ellemême a vécues, en tant qu'enfant, que femme, que mère ? Comment pousser ces hommes à reconnaître et assumer leur passé violent puis à se reconstruire autrement ?
Au coeur des débats contemporains, ce livre, inspiré des multiples expériences vécues par Isabelle Seret, permet de brosser ce qui « fabrique » un auteur de violences. Entrer dans l'histoire singulière de chacun d'eux et comprendre ce qui produit la violence. Ici, l'objectif est politique pour tenter de mettre fin à ce qui ne devrait pas être.
Alors qu'elle n'a pas encore 8 ans, Maureen vit déjà un véritable enfer. Derrière les portes de la maison, la petite fille est le souffre-douleur de sa mère qui l'insulte et la roue de coups. Lorsque son frère plus âgé la viole, elle pense avoir touché le fond. Malheureusement, le pire est à venir. Le beau-père de Maureen commence également à abuser d'elle. Pendant de longues années, elle va subir les abus de cet homme qui la considère comme sa «petite femme». La mère de Maureen assiste, indifférente, au calvaire de celle qu'elle devrait pourtant protéger. Mais un jour, Maureen tombe enceinte et un enfant naît de ces abus répétés. Une naissance qui va tout changer: pour cet enfant qu'elle aime par-dessus tout, la jeune fille est enfin prête à dénoncer ses bourreaux et à essayer de soigner les blessures d'une enfance saccagée... Violence et inceste: la trahison ultime d'une famille.
Selon l'Assurance maladie, 1 à 1,8 % de la population française est atteinte d'anorexie mentale, dont plus de 80 % de femmes, avec un pic chez les 13-17 ans. La boulimie touche 1,5 % des 11-20 ans, et l'hyperphagie, seul TCA touchant autant d'hommes que de femmes, concerne 3 à 5 % de la population française. Cet ouvrage complet aborde chaque aspect des TCA avec précision et sensibilité, afin de permettre aux lecteurs d'en comprendre les signes et le fonctionnement ; chaque partie explicative est suivie de conseils et d'un exercice pour détecter ou combattre l'un des symptômes de TCA (dysmorphophobie, anxiété, obsession des calories, vomissements post-prandiaux...).
Battue, violée, séquestrée, je me suis trouvée envahie par la honte et la colère. Le poids du silence a écrasé mon âme, a détruit la moindre parcelle de mon humanité.
En me lavant à l'eau de Javel pour effacer les traces de ses actes, il a poussé mon âme à quitter mon corps.
Personne ne me croyait, ma famille m'a tourné le dos. J'étais cette folle que personne n'écoutait. J'ai dû faire face à un avortement dû au viol de celui qui m'avait abusée : étais-je devenue un monstre comme les membres de ma famille ?
La souffrance a envahi mon corps, j'étais comme morte, je devais survire à ce monde de barbares. Ma vie ne valait plus la peine d'être vécue.
Mon coeur a été brisé par ma famille, mon cousin. J'ai essayé de recoller les petits morceaux de mon coeur, avec l'amour de ma meilleure amie, de ma tendre grand-mère partie, de ma foi aussi, car la religion interdisait cette barbarie. J'ai affronté les épreuves et je me suis relevée. Aujourd'hui, je témoigne pour toutes.
Le témoignage qui a provoqué le #MeToo du sport !« Vous étiez mon entraîneur. Je venais d'avoir quinze ans. Et vous m'avez violée.Il aura fallu trente ans pour que ma colère cachée se transforme enfin en cri public. Vous avez détruit ma vie, monsieur O., pendant que vous meniez tranquillement la vôtre. Aujourd'hui, je veux balayer ma honte, la faire changer de camp. Mais je veux aussi dénoncer le monde sportif qui vous a protégé. Quand j'ai voulu parler, à plusieurs reprises, je n'ai pas pu le faire. Aujourd'hui, avec ce livre, je sors de ce silence assassin. Et j'appelle toutes les victimes à en faire autant. »
"Est-il normal, en mes meilleures années, de voir cette seule ruelle, ces quelques cours encloses, étouffées ? Je voudrais crier au temps d'attendre, de cesser de courir. Je voudrais rattraper mon année passée et la garder pour plus tard, jusqu'à la nouvelle vie. Je n'éprouve pas le moindre désespoir. Aujourd'hui j'ai quinze ans et je vis confiant en l'avenir. Je vois devant moi du soleil, du soleil, du soleil, du soleil.
Le 2 novembre 2020, Caroline Darian reçoit un appel de la police de Carpentras. Son père est en garde à vue. La saisie de son matériel informatique révèle l'impensable : depuis 2013, il drogue sa femme avant de la livrer, inconsciente, à des hommes, de tous les horizons et sans contrepartie.
Caroline Darian, femme debout, raconte cette déflagration, le périlleux vertige de découvrir qu'une personne aimée, son père, est capable du pire.
Elle alerte aussi sur la soumission chimique, quand l'armoire à pharmacie du foyer se transforme en arme préférée des violeurs...
Une voix forte, exceptionnellement courageuse, qui révèle une autre facette des violences faites aux femmes.
Après 28 ans de vie commune, Isabelle décide enfin de quitter son conjoint, le père de ses trois filles. Épuisée par une relation qui est devenue toxique, par les humiliations, la violence, l'enfermement. Depuis des années, elle ne reconnaît plus cet homme qu'elle a aimé. Mais ce départ, loin d'être une libération, n'est que le début d'une descente aux enfers. Son Son ex-conjoint la traque et l'agresse, malgré de nombreux dépôts de plainte. Quelques semaines plus tard, il la pourchasse jusqu'à son domicile et lui tire dessus à deux reprises. Isabelle s'effondre, laissée pour morte. Aujourd'hui, Isabelle se reconstruit peu à peu, aussi bien physiquement que psychologiquement. Après des décennies d'une relation toxique qui ont failli lui coûter la vie, elle témoigne pour inciter les victimes à parler et à tout faire pour revivre, enfin.
À seulement 5 mois, la petite Celine est abandonnée et placée dans une famille d'accueil. Elle n'a pas la chance de tomber sur des parents aimants : tout ce qui intéresse la mère d'adoption, c'est l'argent que verse l'administration pour s'occuper de l'enfant. Celine est maltraitée. Humiliée, battue et affamée, il lui arrive de se retrouver à l'hôpital avec des fractures. Mais le pire est à venir : à l'âge de 7 ans, le jour de sa première communion, sa mère la vend à un homme qui abuse d'elle. C'est le début de longues années de souffrance pendant lesquelles Celine est prostituée de force, un enfer dont elle ne parviendra à s'échapper qu'à la fin de l'adolescence. Malgré cette jeunesse massacrée, la jeune femme est déterminée à recoller les morceaux de sa vie brisée et à partir à la recherche de ses véritables parents...
Un témoignage édifiant et émouvant.
De sa jeunesse, Michael n'a que des souvenirs terrifiants. Dès l'âge de 5 ans, il est battu par son père adoptif qui le rabaisse sans cesse et le laisse des jours entiers sans manger. Pire, cet homme abuse de lui dans le secret de sa chambre. Un interminable calvaire. Le jour où sa mère, épuisée par les violences, se suicide, Michael est placé chez ses grands-parents. Il pense que c'est la fin du cauchemar. Malheureusement, là encore, il continue de souffrir en silence d'une vie qui n'est faite que d'abus et de brimades. Aux yeux du jeune garçon, c'est ainsi que se comportent les adultes... il devra attendre de longues années pour échapper à cet enfer. Mais, malgré cette enfance sacrifiée, le jeune homme, qui a une soif de vie exceptionnelle, parviendra à se libérer de son passé...
Une enfance saccagée. La leçon d'espoir d'un enfant martyr.
La top model qui brise le tabou des violences domestiques.
« Face contre terre, le lâche se débat. C'est la première fois que la police l'arrête là, devant chez lui. La première fois qu'il baisse les yeux. Serrées toutes les trois devant le portail, on jubile en silence. Christie le toise avec dureté. Toi, tu adoptes une réserve prudente, mais ton regard est planté en lui comme un couteau. J'aimerais lui cracher mon mépris au visage pour toutes ces fois où j'ai hurlé en silence. » De Cindy Bruna, on connaît le parcours fulgurant dans la mode, qui l'a propulsée sur les podiums des plus grands couturiers en France et à l'international. Sa vie privée, en revanche, a été soigneusement protégée.
Si elle choisit de s'exprimer aujourd'hui, c'est pour briser un tabou : celui des violences conjugales et des enfants co-victimes. Menaces, insultes, coups : dans ce témoignage bouleversant, elle raconte les années douloureuses qu'elle a vécues dans sa jeunesse avec sa mère et sa soeur sous l'emprise d'un homme violent - jusqu'à ce qu'enfin, elle arrête d'avoir peur.
Il n'est pas aisé de reconnaitre un manipulateur pervers car, au premier abord, il se montre très attachant, séduisant, performant et altruiste.
Cette difficulté à l'identifier est d'autant plus grande lorsque l' on s'est éprise du personnage, après qu'il a déployé une stratégie de séduction parfaitement orchestrée. Celle-ci s'exerce à coups de mensonges, de manipulations, de belles promesses, d'emprise et de pouvoir, utilisés à travers la triangulation et d'autres techniques toutes aussi dévastatrices les unes que les autres pour la proie qu'il poursuit sans relâche, capture et détruit à petit feu.
Par son témoignage poignant, Laurence francotte nous raconte comment elle fut prise dans la toile d'un manipulateur pervers, sa relation avec lui et la façon dont elle s'en est sortie « vivante».
L'auteur raconte l'histoire de sa famille à travers les bas fond marseillais, entre prostitution, traite d'êtres humains et disparition d'amis proches. Dans un style enlevé, sans filtre et digne des meilleurs polars, l'auteur fait crier les silences familiaux jusqu'à l'étourdissement. Ce témoignage simple et romancé touche aussi au tabou absolu, celui de l'inceste féminin, fil rouge et inconscient de ce texte qui rend sa lecture irrespirable.
Kidnappée à 11 ans, un enfer qui durera 18 ans Le 18 juin 1991, Jaycee Dugard, 11 ans, est enlevée à l'arrêt de bus situé juste devant son domicile, à Tahoe, Californie. C'est la dernière fois que sa famille et ses amis la verront.
Jusqu'à ce que, dix-huit ans plus tard, le 26 août 2009, Jaycee, ses filles, et Phillip Craig Garrido fassent irruption dans le bureau du juge d'application des peines de ce dernier. Leur comportement inhabituel suscite une enquête, qui mènera à l'identification de Jaycee. On découvrira que pendant sa captivité, à 14 puis à 17 ans, elle a donné naissance à deux filles, dont le père est Garrido.
Écrit quand elle avait 30 ans, un an après sa libération, ce récit, poignant et criant de vérité, raconte avec une honnêteté courageuse l'expérience traumatisante vécue par Jaycee.
Elle s'appelait Ghylaine et c'était ma soeur, la plus jeune. A 34 ans, maman d'une petite Cloé âgée de 7 ans, elle avait annoncé à son conjoint qu'elle le quittait. Le 22 septembre 2017, après l'avoir frappée, son mari jette de l'essence sur elle et allume un briquet. Leur appartement prend feu. La petite Cloé a assisté à presque toute la scène. Brûlée à 92 %, Ghylaine est emmenée à l'hôpital ainsi que son mari, blessé plus légèrement. Après deux jours, elle meurt sans sortir du coma artificiel dans lequel les médecins l'ont plongée pour lui éviter les souffrances insupportables des brûlures. Ghylaine est la 96e des 146 femmes tuées en 2017 par leur compagnon. » A la suite de cette tragédie, Sandrine, parent de victime, a été témoin de nombreux dysfonctionnements : maintien de l'autorité parentale pour le meurtrier, à banalisation de ce type d'assassinat requalifié en « crime passionnel », formation inexistante des gendarmes en ce type de circonstances.
Elle témoigne aujourd'hui de l'histoire de sa soeur, mais aussi du vécu des familles de victimes confrontées à un deuil impossible, mais aussi de son expérience sur le terrain, d'un problème social qui nous touche tous.
« Le soir du 13 novembre 2015, il faisait doux dehors, les terrasses étaient bondées, comme en été. Dans le Bataclan, le concert des Eagles of Death Metal s'annonçait festif et joyeux. Quand l'horreur a déferlé. Je suis sorti vivant de cet enfer mais, depuis ce soir-là, il n'y a pas une journée où je ne pense pas aux 131 victimes. Elles sont mon moteur, presque ma raison d'exister. Je n'ai pas oublié que tous, nous aimions sortir, faire la fête et rire. Notre plus belle vengeance, notre réponse à la haine, c'est de vivre, pour que triomphe la joie. »
Un trop lourd secret pour une si jeune fille.
Les premiers souvenirs d'Audrey remontent à ses trois ans, l'âge où son père commence à abuser d'elle. Trop jeune pour comprendre et y mettre des mots, la petite fille endure ce cauchemar pour préserver les autres : sa mère, ses frères, mais aussi les petites filles du voisinage.
Derrière un comportement de plus en plus rebelle, Audrey cache des appels au secours, mais personne ne l'entend. Elle grandit avec ce trop lourd secret et ce n'est qu'à l'âge adulte qu'elle trouvera la force de parler, puis de témoigner contre son père.
De son enfance douloureuse à sa reconstruction, Audrey Delaney livre ce témoignage pour toutes les victimes prisonnières du silence.