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Gustave Roud
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Petit traité de la marche en plaine ; Adieu et feuillets
Gustave Roud
- Zoé
- Zoe Poche
- 7 Février 2025
- 9782889075003
La marche est le moteur de l'écriture de Gustave Roud. C'est sur la route que naît Adieu (1927), son premier livre. Peu après, il compose Feuillets (1929) en rassemblant des notes prises sur le vif, dans une tentative de capter le réel à l'instant de son surgissement. Puisant dans le grave comme dans l'humour, Petit traité de la marche en plaine (1932) approfondit encore cette quête, pour arracher « à l'abîme du temps » bien plus qu'un pays : un paysage, et tous les vivants qui l'habitent.
Réunis ici, les trois premiers livres de Gustave Roud (1897-1976) donnent à voir la naissance d'une oeuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle. -
Le passage du peintre : Ecrits sur l'art 1923-1973
Gustave Roud
- Zoé
- Zoe Poche
- 7 Février 2025
- 9782889075058
Dès les années 1920, les arts font voyager le jeune Gustave Roud (1897-1976) hors de la campagne vaudoise où il vit : il va voir des fresques de Masolino en Lombardie, une exposition de René Auberjonois à Zurich, les toiles de Poussin au Louvre. Au fil des décennies, il décrypte aussi bien la peinture de Cézanne et les gravures de Félix Vallotton que les photographies de Suzi Pilet, toujours guidé, comme l'a souligné Philippe Jaccottet, par « sa pudeur, son tact et sa capacité d'admiration ».
Rédigés tout au long du demi-siècle au cours duquel Gustave Roud a composé son oeuvre poétique, ses écrits sur l'art en portent la trace et en prolongent l'écho. -
Requiem est le recueil de la maturité de Gustave Roud, un livre mince qui est l'aboutissement de plus de trente ans de travail. Entre la mort de sa mère, en 1933, et la parution du livre en 1967, le poète a poursuivi une seule quête, la traque patiente des signes d'un « ailleurs », ces indices d'un monde sous le monde où le temps n'aurait plus cours et où une communication serait possible entre les mortes et les vivants. Des signes cachés dans l'oeil d'un laboureur, le chant d'un bouvreuil, les gestes d'un meunier, le scintillement d'une étoile. Univers énigmatique, parfois inquiétant, face auquel le poète ne peut que s'incliner et, humblement, trouver les mots.
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En 1933, Gustave Roud a 36 ans. Ses quatre premiers livres l'ont imposé comme un poète avec lequel il faudra désormais compter. Mais ce printemps-là, sa mère meurt. Après une période de stupeur, il entreprend de faire le récit des mois précédents alors que dans son agenda, il sauve ce qu'il peut des journées qui s'enfuient. Le journal intime se fait herbier et bestiaire, recueil d'observations, hymne à la nature et aux paysans qui la travaillent.
En écrivant « sur le vif », en identifiant ces instants où sa présence au monde est la plus forte, et en prenant la peine et le temps de l'inscrire quelque part, Gustave Roud nous offre une leçon de patience et d'attention, à opposer sans tarder à la frénésie de nos vies contemporaines. -
Air de la solitude (1945) se compose de 37 textes - tous publiés entre 1939 et 1944 à l'exception d'un inédit - où proses poétiques et brèves notes lyriques s'alternent pour former un tout cohérent et rythmique. Roud puise la matérialité de sa langue dans un quotidien dénué de tout apparat. Une musique naturelle, tactile, en découle et parcourt le recueil. Le titre annonce une variation sur les formes et expériences intimes de la solitude : la différence, l'hiver et la nuit, les espaces désolés de la haute montagne, la guerre enfin, dont l'expérience a profondément marqué le poète.
Préface de Marie-Hélène Lafon
Qui est Gustave Roud ? Un douteur acharné, un bosseur qui fait mine d'être paresseux, un type d'une grande patience, un vrai modeste, une personnalité sensible, sans doute un peu trop, un chasseur de délai, un épistolier de premier ordre, un lecteur exigeant, le roi de la procrastination, un passionné de peinture, quelqu'un de doux, de drôle, un inlassable ressasseur, un angoissé chronique, un ami très fidèle, un amoureux multiple, un éternel insatisfait, un grand monsieur. -
Dans ces deux recueils de poèmes dédiés l'un et l'autre à un ami paysan, le narrateur dit l'amour qui le porte vers cet homme autant que la distance qui l'en sépare, avant son retour inexorable à la solitude. Pour le poète romand, l'approche du paradis est une quête à recommencer sans cesse. Le second recueil a reçu le prix Rambert 1941.
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Né en 1897 au «Châlet-de-Brie» près de Saint-Légier, au-dessus de Vevey, en Suisse, Gustave Roud se partage d'abord entre l'étude, l'écriture et les travaux des champs. Sa santé fragile le contraint à privilégier son oeuvre littéraire, mais il en conçoit plus de douleur que de joie. Chez lui, l'acte de poésie s'apparente à une «longue plainte harassée et sourde» qui, néanmoins, par transmutations successives, se met en quête d'une «voix perdue» qui serait en fait la «vraie voix», celle qui donne accès à un monde infiniment plus vaste, plus mystérieux, plus solennel.Comme poète et comme homme, Gustave Roud est un être à l'écart : apparemment enraciné dans une terre et des paysages qu'il ne quitte jamais, et pourtant en état d'errance. «La route, ma seule patrie...», écrit-il, et cette route semble une suite de départs ajournés, toujours en attente d'une harmonie secrète, menacée, en partie effacée ou minée par l'oubli. Il meurt en 1976.
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Oeuvres complètes de Gustave Roud
Gustave Roud, Daniel Maggetti, Claire Jaquier
- Zoé
- 6 Octobre 2022
- 9782889279036
Grand marcheur, déchiffreur infatigable du Jorat, cette région de plaine et de collines où il a vécu toute sa vie, Roud a suscité de son vivant l'admiration de ses lecteurs et de ses pairs, qui tous ont souligné le caractère envoûtant de sa prose lyrique. Gustave Roud regarde la nature à l'oeil nu, et la nature ne le distrait pas, commente par exemple Jean Paulhan en 1957. Le poète ne considère pas la campagne de l'extérieur : il entretient une relation intime, intense, avec le vivant - arbres et fleurs, forêts, champs et prairies, oiseaux et bêtes sauvages, ciel et constellations, étangs et rivières. Parlant des paysages, des saisons, des gestes et des corps des paysans, ses textes témoignent de la quête d'un paradis immanent. À la fois chant du monde et méditation sur la fin de la ruralité traditionnelle, la poésie de Roud apparaît aujourd'hui comme précurseur des écritures contemporaines qui tentent de renouer le lien défait entre l'humain, son habitat terrestre et les vies qui le peuplent. Cette édition critique des oeuvres complètes rassemble, en quatre volumes enrichis d'un choix de photographies de Roud, la production littéraire du poète (vol. I), du traducteur (vol. II), de l'auteur du Journal (vol. III), du critique littéraire et du critique d'art (vol. IV). Elle rend compte du rôle majeur que Roud a joué dans la vie culturelle de son époque, comme collaborateur et rédacteur pour divers éditeurs, Henry-Louis Mermod et la Guilde du livre notamment, ainsi que pour des revues littéraires ou destinées au grand public. Assortie d'index, pourvue d'introductions, de notices et de notes qui exploitent la riche documentation archivistique et historique conservée en particulier dans les fonds du Centre des littératures en Suisse romande (Université de Lausanne), l'édition, qui propose des textes inédits dans chaque volume, permet de satisfaire les intérêts et curiosités multiples que suscite l'oeuvre de Gustave Roud, aussi bien auprès des amateurs de poésie que des chercheurs en littérature du XXe siècle.
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Paru en 1958, Le Repos du cavalier rassemble huit proses qui consacrent une errance du marcheur, en quête d'une réponse qui ne peut être aperçue ou sentie que fugace, instantanée, labile : elle surgit ici, quelque fois, sous une forme ou une autre, et c'est toujours le sentiment d'une présence. Le plus souvent à une distance d'astres des autres vivants, l'homme sans but qui glisse au fil des brumes et hante ici les paysages du Haut-Jorat croise cette présence : la fleur qui lui fait signe, la bête qui lui offre un chant ou un regard, le paysan tenant au poing son outil ou menant son cheval, l'ami lointain qui soudain revient dans le coeur et dont le pas soudain est plus qu'un souvenir, le moissonneur mort qui franchit le seuil de l'auberge et que nul ne voit plus désormais. C'est affaire d'attention, de patience, et de fragilité. C'est l'affaire d'un instant, d'un « éclair infini ». Et puis tout se referme, une lueur se noie dans le grand flot des innombrables , l'homme est repris par la cohue des foules et l'implacable étau du temps.
L'écriture aurait-elle alors la charge de rendre à ces présences, à ces invisibles, une provisoire éternité ?
* « La Vérité ne pourra jamais nous atteindre. Elle nous cerne de son jeu d'échos et de reflets insaisissables, elle nous effleure soudain comme l'aile du vent frais l'épaule des faucheurs, et fuit... Et nul, parmi ceux que brûle la soif de l'innocence n'en découvrira jamais la source. Seul un miroitement parfois la dénonce à travers les broussailles du réel, comme il arrive aux rivière endormies, mais cette lueur est plus précieuse à notre coeur que son propre sang. Qui l'a surprise un jour, apparue, disparue, au plus profond d'un regard humain n'aura plus désormais d'autre poursuite. Ô sourde quête au long de toute une vie de sable et sous les faux orages de l'aridité ! » G.R.
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Le présent volume rassemble les éléments d'une controverse surprenante qui se déploie, pendant l'année 1930, dans l'hebdomadaire Aujourd'hui.
Les deux plus grands écrivains suisses romands du XXe siècle, G. Roud et C. F. Ramuz s'affrontent dans une joute aussi amicale qu'ardente : Roud défend les mérites de la plaine, Ramuz les vertus de la montagne !
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Dans ces textes qu'il date de 1919 à 1969, Gustave Roud marche, hante tout autant qu'il l'explore le paysage ouvert dans les collines du Haut-Jorat qu'il aura arpentées toute sa vie. Parfois proches du Journal, ces notes très écrites, d'où émerge parfois un poème, parcourent les lieux et les gestes d'un monde rural que Roud a côtoyé, dont il était issu et qui aura constitué peut-être sa vraie famille. C'est d'ailleurs à ces « amis laboureurs » qu'il dédie ce livre écrit au long d'un demi siècle : « le temps, précise-t-il, pour l'ancien monde paysan de n'être plus ». La fureur des moteurs et des foules a élargi les routes, rompu la vieille harmonie, ruiné le visage encore paisible de ce monde.
Nulle exaltation d'une étroite possession de la terre, ici, mais plutôt le questionnement infini de ces signes promis aux sens et au coeur : le chant d'un oiseau, « sa détresse ou son délire », l'éclosion d'une fleur « dans l'absolu de son être », le ruissellement d'une eau dans la lumière ou celui des étoiles au fond de notre nuit. Les manières des hommes, leurs travaux réguliers, l'accord toujours renouvelé de ces vies avec les saisons, ces existences « soumises au rythme le plus noble et le plus strict », Roud a tenté de les approcher en humble vagabond qu'il était, puis en poète de les sauver.
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Les cahiers de la NRF : Jacottet, Roud ; correspondance ; 1942-1976
Philippe Jaccottet, Gustave Roud
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 2 Octobre 2002
- 9782070762576
«Philippe Jaccottet n'a que dix-sept ans lorsqu'il rencontre pour la première fois Gustave Roud. Il trouve en cet homme qui pourrait être son père une écoute d'exception, toujours disponible, généreuse, impatiente d'échanges et remplie de gratitude pour leur amitié naissante. Dès le départ, Roud fait figure de maître : il conduit, rassure, conseille son jeune ami. Jaccottet lutte contre le découragement et la difficulté d'être ; cherche une place, une voix, entre morosité et nihilisme, ardeur et accablement. Lorsqu'il s'essaie à écrire, il hésite entre l'écriture dramatique, le poème en vers et la prose. Roud l'aide à trouver confiance, à se comprendre dans ce qu'il a de meilleur. En homme de métier et de maturité, Roud ouvre ainsi au jeune Jaccottet, de la manière la plus naturelle, les portes de son univers. Mais pour Jaccottet, au-delà de ces précieux échanges, Roud est avant tout un poète dont l'oeuvre le bouleverse. Non pas celui qui sait et qui professe : mais un poète qui doute, qui écoute et qui cherche ; infatigable marcheur sur des routes infinies, le plus souvent nocturne et solitaire, frère du Rimbaud des Illuminations ; un poète de l'errance, mais une errance obscure, au frontière du jour et de la nuit, en quête d'une transcendance perdue dont seules, quelques intuitions fulgurantes seraient garantes ; poète de la séparation, et du questionnement.» José-Flore Tappy.
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C'est d'une perfection simple et noble : comment, devant elle, ne pas songer irrésistiblement à Poussin ? Ce rappel semblera peut-être singulier. Que de fois pourtant il s'est imposé à moi devant tel ou tel thème que proposait un paysage du Jorat ! On ne peut ne pas rêver à quelque Orphée, à quelque Phocion refaits ici «sur nature», comme Cézanne l'eût souhaité, rêve dont rien encore, hélas, n'annonce l'exaucement.
Si l'oeuvre poétique de Gustave Roud reste confidentielle - et presque secrète - que dire de son oeuvre photographique, dont l'ampleur ne saurait pourtant être négligée ? Avec Haut-Jorat, c'est ce double secret qui nous est révélé, toujours à voix obscure. Édité pour la première fois en 1949 en tirage limité hors-commerce, ce livre où le poète vaudois rend hommage à sa terre et à ceux qui la foulent est enfin exhumé, accompagné des huit photographies originales avec lesquelles il entre en résonance. Et si, par cette nouvelle publication, c'est un peu du secret qui se perd, le mystère quant à lui demeure intact, enraciné qu'il est en la terre aimée.
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Double miroir, ce sublime essai - qui n'en est pas un - apparente le cri rimbaldien à la joie paysanne. Cette approche d'un Rimbaud intérieur est autant la vue exaltée de l'adolescent absolu qu'un autoportrait. Y brillent deux chemins sans écart, deux vies sans concession :
A toi Nature je me rends ! -
«A l'écoute du monde, de ses appels et de ses messages, Roud définit le pouvoir des paysages et des lieux par des métaphores musicales : note, partition, accord, unisson, concert, mélodie, lied, contrepoint, symphonie, les images sont innombrables, dans les Écrits comme dans le Journal, pour exprimer l'effet sur l'être entier d'un contact sensible avec le monde. Ce qu'il perçoit dans ses rencontres avec la nature comme une simultanéité de timbres, il voudrait le restituer dans le texte poétique. La vertu de la poésie tient pour lui dans sa «réversibilité» : Roud entend par là la résonance d'un texte, susceptible de transmettre au lecteur, au-delà du sens, les valeurs sensibles et affectives, le registre tonal dans lesquels il a été conçu.
La poésie de Roud est douée à un haut degré de cette vertu de «réversibilité» : son charme opère comme un piège musical. Mélodieux et envoûtant, le phrasé roudien se construit sur des rythmes amples, dépourvus d'aspérités et de ruptures. Roud s'est toujours défini lui-même comme un lyrique. Poète de la voix et du chant, du rythme et du souffle, il fait entendre dans sa poésie des consonances, des échos, une respiration capables de toucher le lecteur, de lui donner à éprouver charnellement un climat, une atmosphère, l'attrait d'un paysage.»
Extrait du texte «Devenez un oeil énorme, une oreille suprême !» de Claire Jaquier -
«.loin des gens qui meurent sur les saisons.» Rien n'empêche d'imaginer une existence humaine pure à peu près de tout contact avec les saisons - ou du moins ne les percevant plus comme un rythme auquel on doit soumission coûte que coûte.
Écrit à Carrouge rassemble les chroniques désormais introuvables que Roud donna à la revue suisse Aujourd'hui où officiaient également Ramuz et Cingria. Et l'on est en droit d'imaginer que les brèves années que dura la revue (1929-1931) furent la période la plus heureuse du travail, et peut-être même de la vie de Roud, puisque c'est elle qui a vu naître l'Essai pour un paradis qui porte si bien son nom et ce Petit traité de la marche en plaine où paraît un sourire fort rare dans le reste de l'oeuvre.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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CORRESPONDANCE LITTERAIRE ET AMOUREUSE
Gustave Roud, Viod Martin
- Editions De L'Aire
- 1 Mai 1994
- 2013699083504